Celle que je suis 1 et 2 (duologie) de Bingo Morihashi, dessins de Suwaru Koko
Dans « Celle que je suis », Yûji Manase cache non seulement celle qu'elle est, mais aussi ses sentiments envers son meilleur ami Masaki. Au fil des deux tomes on suit son évolution, du mal être à l'acceptation. J'ai apprécié le premier tome malgré quelques éléments qui m'ont un peu perturbée et beaucoup moins le deuxième tome.
Tome 1
Si le personnage de Yuji est bien abordé, que ce soit le traumatisme dès l'enfance , la culpabilité de ne pas être celui qu'on attend d'elle, ou son mal-être présent (physique et psychologique), ainsi que les angoisses qu'apportent un amour secret, je trouve qu'elle manque de profondeur. C'est sans doute lié au fait qu'on suit plusieurs personnages appartenant au même cercle, mais tous liés à Masaki, qui se retrouve finalement au centre de l'histoire : on s 'éparpille un peu. De plus, Masaki ne ma pas semblé bien sympathique : il ne sait pas vraiment ce qu'il veut, il est blasé, opportuniste... j'ai du mal à comprendre ce que lui trouvent les filles, ce qui enlève de la crédibilité aux différentes intrigues à mes yeux.
J'aurai aimé qu'on s'attarde plus sur Yûji, tel que le livre le laissait présager, pour donner plus de nuances et de profondeur au personnage.
Tome 2
Je suis restée perplexe devant l'évolution finale du récit. Je ne vais pas trop en dire pour ne pas spoiler, mais je préfère vous prévenir que le message d'espoir véhiculé, même si présent, se révèle en demi-teinte.
J'ai dû me rappeler que l'action se passe au Japon dans les années 80 pour mieux comprendre le contexte et les perspectives qui s'offrent à Yûji en tant que femme trans. Si Yûji apprend à s'accepter et à être accepté par un entourage plutôt bienveillant, la réalité reste peu réjouissante... et à la fin de la duologie, je suis vraiment restée sur ma faim...
Graphiquement, j'ai beaucoup aimé. C'est agréable et clair, doux et sensuel...
En conclusion, une fois la perplexité passée, je reste sur un avis mitigé. Loin d'un manga « feel good », « Celle que je suis » propose une réalité juste, parfois un peu déroutante, pourtant porteuse d'histoire et qu'on ne peut ignorer... donc je vous conseillerai de le lire pour vous faire une idée.
Peut être avais-je des attentes qui m'ont déstabilisée dans ma lecture. Je referai une lecture à froid dans quelques temps...
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