Pour me guérir, elle devait mourir de Sophie Waxin

 




J'ai débuté ce livre, récit et témoignage de Sophie Waxin, en me posant des questions sur le titre «Pour me guérir, elle devait mourir » et sur sa vraie signification. Intriguée, je me suis lancée dans la lecture pour trouver des réponses à mes suppositions et je me suis aperçue que je ne pouvais pas être plus éloignée de la vérité.

La narration du récit, très logiquement à la première personne, est fluide, simple et clair et la plume de l'autrice très agréable.

Le récit ne suit pas une temporalité totalement linéaire, offrant des remémorations d'une adolescence et d'une vie pas toujours facile. Si j'ai eu du mal au début à me plonger dans ces flash-back, s'insérant dans le récit sans transition, je m'y suis un peu habituée au fil du récit et y ai trouvé une certaine cohérence.

L'autrice décrit les détails de sa vie quotidienne, son ressenti et émotions (inquiétude, chagrin et culpabilité face à la mort de sa mère). Elle y écrit également les sentiments intenses qu'elle a éprouvé face à la mort annoncée et éminente de celle ci. On prend conscience que la mort subite d'un proche peut nous confronter au choc et à la sidération, mais s'y attendre vous ronge également de l'intérieur, s'imposant comme un fatalité qui vous dévore de chagrin et d'une culpabilité grandissants, ne demandant qu'à éclater le moment venu.

Le message délivré dans le récit reste brut, sans questionnement, mais aussi honnête et sans futilités.

L'autrice donne son point de vue sur une situation, mort d'un parent, qui peut paraître à la fois si commune et pourtant si intime et dévastatrice. Elle se livre avec honnêteté et simplicité. Le récit se centre donc autour d'elle, et reste très personnel.

Elle ressent le besoin de faire ses preuves malgré le handicap (toujours plus et c'est souvent une fatigue supplémentaire à gérer). L'autrice apparaît à travers les lignes comme une personne courageuse et forte, même si elle n'apprécie pas forcément se l'entendre dire. Pourtant, on peut batailler au quotidien, et faire preuve d'un courage et d'une force admirables. Elle sait saisir les opportunités au vol et c'est une grande qualité.

La mère de l'autrice se trouve donc au centre du récit, dans sa vie, dans sa maladie et sa mort puis, dans sa vie après la mort.

Sa relation avec elle n'était pourtant pas brillante. A l'adolescence, sa mère s'est montrée rude, exigeante et peu indulgente. Leur relation a évolué lors de sa troisième grossesse. En renouant les liens entre elles, elles se sont unies dans une relation mère-fille plus complice et intense, comme une deuxième chance que l'autrice a su saisir. Et si rancœur il y a eu, elle a su pardonner et les évacuer franchement, par la parole.

La maladie de sa mère évolue rapidement et la laisse désemparée. L’accompagnement dans la maladie et en fin de vie s'avère particulièrement difficile à tous points de vue. Heureusement, elle n'affronte pas la situation seule, mais aidée de son mari, ses enfants, son frère et ses nombreuses tantes, avec lesquelles elle est plus ou moins proche.

Le père de l'autrice occupe également un rôle important au sein de sa vie et du récit. Les relations avec lui restent tendues après la séparation d'avec sa mère et sa mort solitaire la perturbe fortement. Pourtant, sa mort, aussi traumatisante soit elle, lui permet de rebondir de façon positive.

Deux autres hommes marquent sa vie : son premier mari, peu honnête et peu compréhensif et l'homme de sa vie qui l'accepte avec son handicap (c'est un point important pour elle). Et, malgré les difficultés de la vie, on découvre une belle leçon de tolérance et d'amour...

Dans une première partie du récit Sophie Waxin oscille entre situation présente et moments passés. Dans une deuxième partie, elle aborde la vie après la mort. L'autrice nous explique son intérêt pour l'au delà. Elle perçoit des signes de sa mère, ressent sa présence et se sent investie d'une mission, guidée par celle ci. Ce livre fait partie de cette mission et se destine à lancer un message.

L'autrice nous fait part des réactions plus ou moins mitigées de son entourage. Certains sont sceptiques. Je fais partie de ces sceptiques et j'avoue. D'un point de vue subjectif, j'ai beaucoup moins apprécié la deuxième partie du récit, mais je respecte les croyances et l'expérience vécue par l'autrice. C'est un choix de vie spirituel et personnel.

En conclusion, même si mon avis sur cette lecture reste mitigé (et ce, de façon subjective pour le sujet de la vie après la mort et de l'au delà, qui ne me passionnait pas), la lecture de ce témoignage, franc et simple reste agréable à lire grâce à la plume fluide de l'autrice. J'ai tout de même été déstabilisée par le manque de liant entre narration présente et passée et par quelques petites maladresses dans l'agencement du récit.

Si le sujet vous intéresse, je vous propose de découvrir par vous même le livre de Sophie Waxin, pour constituer votre propre avis.

Je remercie Sophie Waxin pour sa confiance et suis navrée que la rencontre avec le livre ne se soit pas pleinement réalisée.


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