Grandelet, conte de Noël de F.H. Angéline

 

Je me suis plongée dans le conte de Noël « Grandelet » de F.H Angeline et ce fut un plaisir de retrouver la plume, désormais familière, de l'autrice (cf mes retours de lecture sur Ween Pumpkin 1 et 2). La lecture en devient chaleureuse, c'est comme se blottir sous sa couverture préférée un jour d'hiver.

Le livre est clair, aéré, mais aussi illustré de jolis dessins (noirs et blancs) : un confort à la lecture bien agréable. La couverture possède un petit air traditionnel des contes de notre enfance... Noël c'est aussi cela : retrouver par fragments son innocence d'enfant, une réminiscence de la féerie de Noël. En effet, ce conte comble une envie nostalgique de retrouver l'enfant en soi, lors de cette période si particulière et magique.

Le conte insuffle également un message de tolérance et d'espoir, mais aussi de bienveillance.Clairement, ce livre s'adresse aux enfants, petits et grands, sans limite d'âge...

Le récit débute dans un village de lutins, appelé Flocon de Neige, et plus précisément chez monsieur et madame Farfadet.

Le couple Farfadet désire un enfant. La fée Scintille exauce leur souhait, en leur apportant un nourrisson à choyer, ainsi que ses amis à quatre pattes : le chat Galopin et Patapouf le chien. Un petit détail perturbe leur quotidien : le bébé est humain et bien plus grand que les enfants de lutins. Madame Farfadet, poussée par son instinct maternel accepte tout de suite cet enfant confié à leurs soins, vite suivie par Monsieur farfadet, tout aussi conquis. Ils décident alors, de le nommer « Grandelet », se fiant en toute logique et simplicité à sa grande taille.

Les farfadets adaptent leur vie à leur nouvel enfant et à sa taille, sans y voir le moindre inconvénient. Un chalet est construit à l'écart du village, où la petite famille vit des jours heureux, malgré l'attitude stupide et méchante des lutins du village, qui n'acceptent pas la différence de leur fils. Les regards gênés et gênants de ces lutins se transforment au fil du temps en réelle hostilité.

C'est quand Grandelet commence à fréquenter l'école, que le cauchemar s'accentue pour sa famille et lui.

Comment ne pas être frustré.e et révolté.e face au harcèlement et au rejet que subit le jeune enfant ? Tous l'ont jugé du premier coup d’œil et les préjugés ont la vie dure. La tolérance n'est pas le point fort des lutins, pas plus que pour les humains. Maîtresses d'école, enfants et parents n'échappent malheureusement pas à la règle. Et la famille Farfadet subit isolement et mesquineries.

Grandelet et ses parents ne se laissent pas abattre devant les difficultés et après bien des angoisses et désillusions, ils trouvent des solutions à la hauteur de leur ingéniosité et de leur grand cœur.

J'ai beaucoup aimé cette famille dont le quotidien se conjugue avec bonne humeur, dans la simplicité et la convivialité. Dans ce récit (comme dans le tome 2 de Ween Pumpkin), les friandises et gourmandises de Noël ont la part belle et nous plonge dans une atmosphère festive et respectueuse des traditions.

Les animaux, chat et chien, bientôt rejoints par un renne sont très présents près de Grandelet, ainsi que dans le récit, pour notre plus grand plaisir. Ils sont gentils et malicieux, toujours prêts à défendre Grandelet et redoublent de facéties pour y parvenir. Leurs interactions et dialogues sont savoureux. Je les adore ! Ils apportent une touche de fantaisie supplémentaire au récit.

D'autres personnages intéressants s'ajoutent au conte, tel que le père et la mère Noël (évidemment!), leur nièce Rose avec qui Grandelet se lie d'amitié, les collègues de Mr Farfadet bien plus bienveillants que les lutins du village et enfin la famille Patakess, bande de lutins arnaqueurs et haineux.

Entre émotions et péripéties, le récit s'avère très prenant et se lit avec joie. Le style fluide et clair reste riche et adapté à de jeunes lecteurs. Un bon lecteur peut s'attaquer au livre sans problème, mais il est assez épais. On peut imaginer une lecture offerte à voix haute pour une lecture du soir : pourquoi pas un épisode par jour du premier décembre jusqu'à Noël (lecture de l'avent) pour les plus jeunes  ?

Les dialogues sont vivants et la narration propose une répartition équilibrée entre ceux ci et le récit. Les scènes avec les animaux s'avèrent un plus qui rendent le conte d'autant plus pétillant.

En conclusion, j'ai vraiment adoré ce conte de Noël et il rejoindra la pile des classiques à relire aux périodes des fêtes. Il dénonce l’intolérance et la bêtise et valorise le bonheur simple au quotidien et la pensée positive. Il explique l'importance de surmonter le rejet et de trouver une place là ou on sera valorisé pour ce que l'on est, tel que l'on est.

L'atmosphère et la magie de Noël sont également bien présentes au fil des pages. On baigne dedans à dire vrai...

Je vous conseille sans hésiter ce conte, si vous désirez revivre les joies enfantines de la magie de Noël. Moment de nostalgie chaleureux et magique.

Je remercie F.H Angéline pour sa confiance et cette excellente lecture de Noël.